Où l'on voit
que les loups italiens
ont aussi des problèmes de dessous
et un sacré caractère...
"La culotte du loup",
lu et interprété avec énergie
durant l'exposition internationale
"Le immagini della fantasia "
à Sàrmede, Italie.
La vie,
c'est étrange parfois.
Il y a
des glissements.
Légers.
Imperceptibles.
Qui font qu'on ne sait plus très bien
si hier n'était pas aujourd'hui.
C'est comme ce roman, là :
Ce roman que je n'ai pas écrit.
...
Enfin, je ne crois pas.
Mon nom sur la couverture me ferait presque douter.
Je me souviens du Salon de Grateloup.
Installés dans le parc
autour d'une table de jardin,
nous partagions un verre.
Les auteurs et toute l'équipe.
Et ce livre, là, que je n'ai pas écrit,
arrive entre mes mains.
"J'ai bien aimé", on me dit.
"Les enfants aussi"
Un peu gêné : "Ce n'est pas moi.
Ce n'est pas moi l'auteur."
"Non?"
"Non."
Et je raconte l'histoire de ce Stéphane Servant
qui est autre
qui vivait au début du siècle
qui habitait dans la région de Moulins
qui s'est intéressé à l'alchimie
et à tout ce qui se cache derrière les mots
...
Claire Franek, Marc Daniau,
Lionel Le Néouanic, Fred Bernard,
je sens bien leurs regards en forme
de points d'interrogation:
"Est-ce qu'il nous embobine
ou est-ce qu'il dit la vérité?"
Alors on parle réincarnation,
alchimie
vie après la mort.
Tous avec les sourcils arqués,
pas très sûrs que je ne les mène pas en bateau.
Je raconte cette rencontre
avec un éditeur à Paris
qui voulait que j'illustre le texte
de mon homonyme mystérieux
parce qu'il y avait là
un signe.
Je me rappelle de cette étrange sensation
lors de ce rendez-vous.
Tout au fond.
Un glissement.
Et puis
dans le parc de Grateloup
peu à peu,
les choses reviennent à leur place.
On me croit.
On plaisante en parlant droits d'auteurs.
"Non, je ne touche rien sur la vente de ce livre".
Zut.
Mais depuis,
je retrouve une pile de ce roman
sur les tables des salons,
au côté de mes autres livres,
les vrais.
Les libraires froncent les sourcils,
passent un doigt hésitant sur mon nom
gravé sur la couverture.
"C'est vrai?
Ce n'est pas vous?"
"Non, ce n'est pas moi."
Enfin.
Je crois...
Une image de Benoît Morel
et un extrait du texte
" Le loup sous le lit "
à paraître très prochainement
aux éditions Oskar dans la collection Trimestre...
"Quand j’étais fatiguée, le loup m’apprenait les tâches de soleil,
la langue secrète des arbres, la saveur de la boue,
les morsures du froid et la douceur du ventre des crapauds.
Les heures passaient, en secret.
Nous étions heureux comme des insectes
cachés sous l’écorce chaude d’un arbre."
J'y serai...
Le jeudi 26 à Samatan, dans le Gers,
pour des rencontres avec des lycéens autour de Guadalquivir.
Le vendredi 27 à St Orens
pour des rencontres autour de Guadalquivir et de Envolée.
Le samedi 28 à 16h à St Orens
pour une table ronde animée par Alain Serres
sur le thème Comment dire les autres ?
avec Judith Gueyfier et Ingrid Thobois.
Le reste du temps,
je mettrai les pieds dans le plat
et le nez dans les livres...
Vous venez ?
Photo : DR
Il ya quelques mois,
suite à la publication de cet article
j'ai reçu un courriel de Zsolt Pacskovszky,
le traducteur hongrois de Guadalquivir.
Il m'expliquait la pertinence des choix éditoriaux
de la maison d'édition Mora
quant à la couverture et au titre du roman.
A la fin de ce courriel, en quelques mots,
il esquissait un tableau inquiétant
de la situation sociale en Hongrie.
La semaine suivante,
par hasard,
je suis tombé sur une émission radio qui évoquait les tensions en Hongrie.
Coupes sociales, restriction des libertés de la presse,
travaux forcés pour les chômeurs et les Rroms,
milices d'extrême droite paradant des les rues,
ghettos, lynchages,...
Je découvrais là le nouveau visage
du pays pourtant si accueillant
que j'avais parcouru à la fin des années 90.
Un visage défiguré.
Mangé de peur et de haine.
Et ce matin ce message de Zsolt:
"Oui, la publication de votre livre en Hongrie prend tout son sens.
Les tensions sociales et économiques sont approfondies par un gouvernement de droite
qui ne prend jamais ses distances a l'égard de l'extreme droite,
pour ne pas perdre les votes de certains électeurs,
et qui est hostile a la culture et aux valeurs libérales. "
Ce constat, on pourrait le dresser dans de nombreux pays européens,
où les peuples et l'idée même de démocratie
sont soufflés par la queue de la comète
de la contre-révolution néo libérale.
"La situation est tellement effrayante
qu'un grand nombre de mes amis
envisage même de quitter le pays pour un temps."
concluait Zsolt.
Et, naïvement, j'ai eu envie de lui répondre :
Le berceau dans lequel nous sommes nés,
la terre que nous arpentons,
le monde est nôtre.
C'est le système qu'il faudrait quitter...
Pourquoi ne pas y penser,
même au-delà
du moment
de nos voeux...